Terres d'engagement2/6

Égalité des genres

des Initiatives appuyant les femmes et jeunes femmes

Appuyer les femmes et les jeunes femmes dans leur démarche vers une plus grande équité économique et sociale, et une meilleure résilience face aux changements climatiques est un engagement d'UPA Développement international.

En plus des projets menés en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes qui appuient 14 620 femmes et jeunes femmes, les fonds thématiques du Réseau Agro-Innov dédiés au soutien de l'entrepreneuriat féminin rejoignent 2 929 femmes à travers le Bénin, Haïti et le Sénégal.

Au total, 17 549 femmes sont directement appuyées à travers nos initiatives.

portrait:
sylvie kassongo

Madame Bobodo Sylvie Kassongo Sama est une source d’inspiration pour les agricultrices et les femmes qui désirent se lancer en agriculture. Cheffe d’exploitation de la plantation Benewende au Burkina Faso, elle se consacre depuis plusieurs années à la formation des femmes et des jeunes.

Ayant eu la piqure pour l’agriculture en grandissant sur la ferme de son père, elle a tenté sa chance dans la profession même si l’accès à la terre n’était réservé qu’aux hommes. La modeste plantation de bananes est rapidement devenue une plantation de 70 hectares qui a déjà accueilli et formé une centaine de jeunes et de femmes du Burkina Faso, du Mali et du Togo.

C’est l’amour de la terre et du partage qui l'a poussée à s’engager. Sylvie désire continuer à s’impliquer afin de transmettre l’amour de l’agriculture et faire de la plantation Benewende une destination pour l’apprentissage et le partage d’expériences dans l’espoir de contribuer à la valorisation de la profession.

Consultez l'article de La Terre de chez nous

des familles modèles pour l'égalité des genres

La famille est un lieu fondamental de socialisation et d’apprentissage des normes de genre et des relations sociales. L’approche du modèle de familles basées sur le genre (MFBG) sera donc bientôt mise en œuvre dans le cadre du Projet de structuration des services économiques environnementaux aux transformatrices agroalimentaires tunisiennes (PSSEETAT).

L’objectif du MFBG est de cibler la famille comme unité de transformation sociale en appuyant des rapports de genre plus égalitaires pour ses membres. Cette méthode transformatrice implique la participation de femmes et d’hommes de différentes familles afin de les sensibiliser à des relations sociales et à un partage des tâches plus équitables.

En 2023, le PSSEETAT a développé son approche de MFBG adaptée au contexte tunisien rural ainsi qu’un guide d’accompagnement de ses familles modèles. Trois familles traditionnelles seront sélectionnées et recevront une première séance de sensibilisation sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la famille.

À la suite de cette séance, les familles modèles seront encouragées à identifier des actions concrètes qu’elles pourront mettre en place afin d’avoir un partage des tâches plus équitable. Les expériences transformatrices positives de ces familles seront ensuite partagées dans les communautés d’intervention du projet.

L’évolution de l’économie circulaire en Haïti

L’économie circulaire continue de changer des vies dans quatre régions d’Haïti  : le Sud, les Nippes, Baptiste et Rivière-Froide.

Il s’agit d’une approche qui permet d’offrir un marché solvable pour les productrices et les producteurs agricoles en soutenant six écoles primaires dont les élèves reçoivent entre deux et cinq repas nutritifs par semaine, préparés par des groupements féminins qui gèrent un service de cantines scolaires en s’approvisionnant des produits alimentaires locaux.

Ainsi, en plus de favoriser la sécurité alimentaire des élèves, l’économie circulaire encourage leur présence à l’école et offre un répit aux familles qui vivent dans des conditions difficiles.

Dans les communes de Torbeck et de Doriole, le projet a aussi permis l’aménagement d’espaces de transformation alimentaire sécuritaires et bien équipés pour les femmes. Elles ont également reçu diverses formations pour les appuyer dans le développement d’activités génératrices de revenus.

Grâce à cet appui, les membres du groupement féminin KOFAKAD ont pu acquérir un local de ventes aux Cayes, un grand centre urbain représentant un marché très intéressant pour leurs produits.

Avec les tensions que traverse Haïti, un fort exode urbain a engendré un retour de la population dans les zones rurales. Ce phénomène, jumelé au fait que les familles des zones desservies privilégient maintenant les écoles offrant une cantine scolaire, contribue à l’augmentation importante du nombre d’élèves bénéficiant des cantines dans chaque école.

Le déploiement de l'économie circulaire en Haïti est rendu possible grâce au financement de Manger local fait grandir le monde et de la Fondation Internationale Roncalli.

Chaque année, grâce à l'économie circulaire en Haïti...

+ 150 000
repas servis
  • composés à 85 % d'ingrédients locaux
46
femmes impliquées
1 411
élèves nourris
  • dans 6 écoles

Rencontre entre agricultrices d'ici et d'haïti : femmes et leadership

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une discussion virtuelle sous le thème «Leadership féminin : comment outiller les femmes et les jeunes filles à l’approche genre et équité» a rassemblé une trentaine de membres de l’Association femmes Village de l’Espoir de Limbé en Haïti et des représentantes des Agricultrices du Québec (AQ).

Elles ont pu échanger sur leurs expériences et leurs défis d’accès à la terre, aux ressources financières, à la formation et à la sécurité. Une séance de questions-réponses leur a également permis d'approfondir leur compréhension sur la constitution et les différents enjeux des Agricultrices du Québec.

Cette rencontre était une note d’espoir pour ces femmes de la localité de Limbé, compte tenu de l’instabilité politique persistante du pays, et elle a suscité de nouvelles idées et perspectives pour les femmes des groupements, notamment celle de se constituer en fédération d’agricultrices comme au Québec.

La journée comprenait également une intervention de l’Asosiyasyon Fanm Solèy Dayit (AFASDA) sur le respect des droits, la participation effective et efficace à la vie sociale, économique et culturelle des femmes et des jeunes filles en vue de jeter les bases d’une société haïtienne plus juste, solidaire et inclusive.

Martin Caron
Président du conseil d’administration

Un journaliste et écrivain célèbre a déjà dit : « S’engager, c’est d’abord tenter de s’adresser aux autres ». Et je peux en témoigner! Au début des années 1980, un collègue m’a invité à une rencontre du groupe Les futurs professionnels de l’agriculture. C’est à ce moment que j’ai véritablement compris à quel point ma situation était, à plusieurs égards, similaire à celle des autres.

Ce réflexe d’ouverture s’est poursuivi dans le temps. Et j’ai constaté, à chacune de mes implications, qu’améliorer les choses et revendiquer des changements suppose d’abord et avant tout d’en parler. C’est de cette façon qu’il est possible de reconnaître ce qui rassemble les gens, leurs enjeux partagés et les solutions possibles.

Le 100e anniversaire de l’Union des producteurs agricoles (UPA), en 2024, est une occasion de saluer cette grande mise en commun. Le 30e anniversaire d’UPA Développement international (UPA DI), en 2023, l’était tout autant. Dans un cas comme dans l’autre, la réunion d’individus animés par une volonté inébranlable d’ouverture et de changement a mené à de grandes réalisations, au Québec et ailleurs dans le monde.

Cet engagement est d’une valeur inestimable non seulement pour le milieu agricole québécois, mais pour chaque communauté touchée de près ou de loin par l’expertise, la volonté et le savoir-faire d’UPA DI. C’est donc avec une grande fierté que j’en assume la présidence depuis cette année et que je vous invite à prendre connaissance de ce rapport d’activités.

Un grand merci à toutes les personnes élues et permanentes qui voient, dans leur engagement, une véritable force de changement!

Hugo Beauregard-Langelier
Secrétaire général

Que l’on vive sur une terre sableuse, argileuse ou enneigée, il y a des humains qui font le choix solitaire de poser des actes solidaires. Cet engagement a porté l’action d’UPA Développement international (UPA DI) depuis sa création en 1993 jusqu’à aujourd’hui. Initié par des agricultrices et des agriculteurs cultivant les terres du Québec puis enrichi par leurs sœurs et leurs frères cultivant des terres allant de l’Afrique, aux Caraïbes, à l’Amérique latine et jusqu’en Asie, l’engagement de ces personnes envers la solidarité internationale et l’agriculture familiale a permis à UPA DI de grandir. Bien que le passé d’UPA DI soit rempli d’histoires à succès, le futur contexte mondial dans lequel nous interviendrons laisse présager de nombreuses instabilités.

Si l’agriculture a été le fondement de nos civilisations, le constat de leur évolution est inquiétant. Jusqu’en 2019, les niveaux de vie, de santé et d’éducation pour l’ensemble de la planète ont connu une croissance constante. Mais à partir de 2020, les indicateurs ont commencé à diminuer pour la première fois en près de 30 ans. Il est hasardeux de juger l’Histoire lorsqu’elle est vécue, mais la multiplication des crises planétaires, l’accroissement des inégalités, l’effritement des libertés civiles et le déploiement de l’intelligence artificielle sont des ingrédients annonciateurs de grands bouleversements.

Dans cette incertitude mondialisée, là où la terre devra continuer à produire pour nourrir quotidiennement chaque humain, l’engagement de celles et ceux qui la cultivent et qui veulent en vivre dignement sera essentiel. Bien qu’elles soient soumises à de fortes pressions, les entreprises agricoles et agroalimentaires familiales demeurent le modèle dominant contribuant à la fois à la vitalité des milieux ruraux et à l’approvisionnement alimentaire des villes. Qu’elles soient d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou du Québec, les familles agricoles du monde ont démontré leur capacité à se mobiliser et à s’engager pour des systèmes alimentaires plus durables. C’est dans cet engagement qu’UPA DI enracine sa raison d’être.

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