Terres d'engagement4/6

Services économiques et gouvernance

des initiatives d'Amélioration des services économiques et de la gouvernance

Nous soutenons les organisations professionnelles agricoles et agroalimentaires dans leur avancée démocratique et dans le développement de services collectifs durables favorisant une plus grande sécurité des revenus de leurs membres.

portrait:
elvie maxineau

Elvie Maxineau consacre sa vie au soutien et à la défense des droits du peuple haïtien. Elle s’est engagée envers cette cause lorsqu’elle était toute jeune, en collaborant à la production d’un documentaire dénonçant les conditions des camps de travailleurs haïtiens en République dominicaine.

Après ses études à l’Université Laval, elle a choisi de s’impliquer en Haïti afin de partager ses connaissances et d’inspirer les Haïtiennes et les Haïtiens à poursuivre leur lutte pour un avenir meilleur.

En 2021, elle crée le Centre d’éducation et de développement intégré - Village de l’Espoir à Limbé ainsi qu’une branche québécoise l’année suivante. Le centre offre du soutien et des services aux plus démunis et mène des initiatives en agriculture, en santé et en éducation avec l’appui d’organisations de coopération canadiennes.

Elvie a encore de nombreux projets pour l’avenir. Elle souhaite notamment mettre en place un programme de bourses d’études soutenant des métiers techniques en lien avec l’agroalimentaire et appuyer les groupements de femmes à travers leurs projets de formation et de développement personnel et financier.

L’engagement des femmes :
du Kwango jusqu’à leur ministère

Le projet PASADEI (Projet d’appui aux systèmes alimentaires durables, équitables et inclusifs) a conclu sa troisième et dernière année de mise en œuvre auprès des agricultrices et des jeunes de la relève agricole de République démocratique du Congo, avec notre partenaire COPACO-RPR (Confédération paysanne du Congo).

Dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques, le premier volet du projet a permis de mettre en place deux fonds rotatifs pour démarrer quarante projets agroécologiques en entrepreneuriat vert dans la province du Kwango, en collaboration avec les organisations paysannes régionales de la Coopérative paysanne de Lonzo (COPALO) et du Regroupement des femmes paysannes de Kabuba (RFPK).

Le deuxième volet du projet a soutenu l’engagement des femmes paysannes en renforçant leurs capacités de leaders et d’élues dans les organisations professionnelles agricoles régionales. L’objectif était de les accompagner dans la défense de leurs droits, notamment en matière d’accès au foncier, aux crédits et aux connaissances agroécologiques, en menant deux plaidoyers auprès du ministère de l’Agriculture de République démocratique du Congo, en 2023 et 2024.

Le projet a pu être réalisé grâce au soutien financier et collaboratif du programme QSF du ministère des Relations internationales et de la Francophonie.

upscale : Développer des entreprises locales durables et résilientes aux changements climatiques

Le projet Développer des entreprises locales durables et résilientes au changement climatique (UPSCALE), mené conjointement par UPA Développement international et Trias dans quatre localités de la région de Karanganyar en Indonésie, en est à sa dernière année de mise en œuvre.

Grâce au soutien de l’organisation Bina Desa, membre du réseau AsiaDHRRA, un coopérant expert en gestion comptable et financière du programme de coopération volontaire Réseau Agro-Innov s’est envolé vers l’Indonésie en compagnie de sa famille pour une période de huit mois.

Marc-Antoine Dufort Boudreau a été sollicité pour soutenir les organisations professionnelles agricoles KOKAMA et HTNM dans l’amélioration de leurs procédures internes et la professionnalisation de l’offre de services à leurs membres.

Pour la coopérative de femmes transformatrices de manioc KOKAMA, la mobilisation des membres et des élues a permis à Marc-Antoine de tenir des discussions et des ateliers afin de peaufiner de manière participative le plan d’affaires visant la mise en marché des produits transformés.

Des réflexions sur la rentabilité des services collectifs, le marketing et la structuration du système de gestion administrative et financière ont également eu lieu. Ainsi outillées, les élues ont pu définir des orientations stratégiques porteuses pour l’avenir de KOKAMA et prendre des décisions éclairées afin de mieux servir leurs membres.

Investir dans l’avenir de nos partenaires

En 2018, UPA Développement international (UPA DI) et d’autres organisations du secteur des finances et de la coopération internationale ont développé un outil financier inédit… le Fonds d’investissement solidaire international du Québec (FISIQ).

Il s’agit d’un fonds d’investissement dans lequel les organismes de coopération internationale du Québec investissent une partie de leurs fonds propres afin de permettre à des organisations professionnelles agricoles du Sud d’avoir accès à des prêts répondant à leurs besoins et assortis de conditions justes et équitables.

UPA DI appuie actuellement l’Union des groupements coopératifs des agriculteurs Mowossokpo (UGAM) au Bénin dans le développement d’une proposition de prêt qui permettra à l’UGAM d’acheter des engrais et des semences certifiées pour ses membres produisant des céréales.

Ces derniers pourront ainsi se procurer des intrants de qualité en début de campagne et les rembourser en céréales au moment des récoltes. Par cette approche, l’UGAM pourra commercialiser collectivement un volume plus important de céréales et profiter d’un réel pouvoir de négociation lors de la vente.

Martin Caron
Président du conseil d’administration

Un journaliste et écrivain célèbre a déjà dit : « S’engager, c’est d’abord tenter de s’adresser aux autres ». Et je peux en témoigner! Au début des années 1980, un collègue m’a invité à une rencontre du groupe Les futurs professionnels de l’agriculture. C’est à ce moment que j’ai véritablement compris à quel point ma situation était, à plusieurs égards, similaire à celle des autres.

Ce réflexe d’ouverture s’est poursuivi dans le temps. Et j’ai constaté, à chacune de mes implications, qu’améliorer les choses et revendiquer des changements suppose d’abord et avant tout d’en parler. C’est de cette façon qu’il est possible de reconnaître ce qui rassemble les gens, leurs enjeux partagés et les solutions possibles.

Le 100e anniversaire de l’Union des producteurs agricoles (UPA), en 2024, est une occasion de saluer cette grande mise en commun. Le 30e anniversaire d’UPA Développement international (UPA DI), en 2023, l’était tout autant. Dans un cas comme dans l’autre, la réunion d’individus animés par une volonté inébranlable d’ouverture et de changement a mené à de grandes réalisations, au Québec et ailleurs dans le monde.

Cet engagement est d’une valeur inestimable non seulement pour le milieu agricole québécois, mais pour chaque communauté touchée de près ou de loin par l’expertise, la volonté et le savoir-faire d’UPA DI. C’est donc avec une grande fierté que j’en assume la présidence depuis cette année et que je vous invite à prendre connaissance de ce rapport d’activités.

Un grand merci à toutes les personnes élues et permanentes qui voient, dans leur engagement, une véritable force de changement!

Hugo Beauregard-Langelier
Secrétaire général

Que l’on vive sur une terre sableuse, argileuse ou enneigée, il y a des humains qui font le choix solitaire de poser des actes solidaires. Cet engagement a porté l’action d’UPA Développement international (UPA DI) depuis sa création en 1993 jusqu’à aujourd’hui. Initié par des agricultrices et des agriculteurs cultivant les terres du Québec puis enrichi par leurs sœurs et leurs frères cultivant des terres allant de l’Afrique, aux Caraïbes, à l’Amérique latine et jusqu’en Asie, l’engagement de ces personnes envers la solidarité internationale et l’agriculture familiale a permis à UPA DI de grandir. Bien que le passé d’UPA DI soit rempli d’histoires à succès, le futur contexte mondial dans lequel nous interviendrons laisse présager de nombreuses instabilités.

Si l’agriculture a été le fondement de nos civilisations, le constat de leur évolution est inquiétant. Jusqu’en 2019, les niveaux de vie, de santé et d’éducation pour l’ensemble de la planète ont connu une croissance constante. Mais à partir de 2020, les indicateurs ont commencé à diminuer pour la première fois en près de 30 ans. Il est hasardeux de juger l’Histoire lorsqu’elle est vécue, mais la multiplication des crises planétaires, l’accroissement des inégalités, l’effritement des libertés civiles et le déploiement de l’intelligence artificielle sont des ingrédients annonciateurs de grands bouleversements.

Dans cette incertitude mondialisée, là où la terre devra continuer à produire pour nourrir quotidiennement chaque humain, l’engagement de celles et ceux qui la cultivent et qui veulent en vivre dignement sera essentiel. Bien qu’elles soient soumises à de fortes pressions, les entreprises agricoles et agroalimentaires familiales demeurent le modèle dominant contribuant à la fois à la vitalité des milieux ruraux et à l’approvisionnement alimentaire des villes. Qu’elles soient d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou du Québec, les familles agricoles du monde ont démontré leur capacité à se mobiliser et à s’engager pour des systèmes alimentaires plus durables. C’est dans cet engagement qu’UPA DI enracine sa raison d’être.

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