Terres d'engagement5/6

Politiques agroalimentaires et relève

des initiatives ciblant la relève

Nous appuyons la relève agricole par la valorisation de la profession, le développement d’outils d’aide à la relève et la contribution à l’adoption de politiques favorables aux jeunes en agriculture.

portrait:
Yesket Saint-Duince Ahossouhe

Monsieur Yesket Saint-Duince Ahossouhe démontre son engagement envers l’avenir de l’agriculture familiale en s’impliquant auprès de la relève agricole.

Producteur de volaille, de porcs et de lapins à Kétou au Bénin, il est membre du conseil d’administration de la Fédération des unions de producteurs (FUPRO) du Bénin, secrétaire général de l’Association des jeunes agriculteurs modernes du Bénin et président du Collège des jeunes agriculteurs de la PNOPPA-Bénin.

Étant lui-même un jeune agriculteur, il connaît bien les difficultés rencontrées par la relève et se consacre à la défense des intérêts de celle-ci.

Il est d’ailleurs l’instigateur des Journées nationales des jeunes agriculteurs du Bénin, un important outil de rencontre, de plaidoyer et de lobbying réunissant des professionnels, des décideurs ainsi que des partenaires techniques et financiers.

Et pour l’avenir? Duince espère compléter une stratégie d’insertion et de maintien des jeunes dans le secteur agricole et mettre en place un bassin de jeunes agricultrices et agriculteurs leaders modèles pouvant contribuer à la sécurité alimentaire du pays.

Ne manquez pas la participation de Duince lors du panel Agriculture et migration

La Fédération de la relève agricole du Québec en mode coopération

En mars 2023, un groupe de volontaires de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) est allé à la rencontre de ses sœurs et frères de terre pour réaliser un mandat d’appui au Collège des jeunes agriculteurs du Bénin (CJA-Bénin) et échanger sur les préoccupations et les réalités agronomiques, économiques et sociales de la relève agricole.

Ces échanges avaient révélé que la relève agricole béninoise souhaitait s’investir dans le maraîchage et qu’elle avait besoin d’appui pour permettre aux jeunes productrices et producteurs d’améliorer leurs compétences dans ce type d’agriculture.

Ainsi, en janvier 2024, trois producteurs maraîchers de la FRAQ (Frédéric Turgeon-Savard, Samuel Thibault et Joël Alarie), deux d’entre eux ayant participé au mandat de l’année précédente, se sont envolés pour le Bénin afin de réaliser un mandat d’un mois.

Durant cette période, ils ont partagé leurs connaissances avec les jeunes de la relève sur les itinéraires techniques, la production abritée et sur la gestion d’une exploitation agricole. Des formations, en groupe de 11 à 13 productrices et producteurs, ont eu lieu sur 3 fermes, et ce, pour un total de 5 jours de formation sur chacun des sites.

À la fin du mandat, les partenaires béninois et les volontaires ont mentionné qu’ils apprécient grandement la continuité du partage de connaissances entamé l’année dernière et ils souhaitent que cette coopération se maintienne pour les années à venir.

Coalition Nourrir l’humanité durablement

Créée en 2008, la Coalition Nourrir l’humanité durablement défend l’idée que l’alimentation et les biens agricoles et alimentaires ne peuvent être gérés comme tous les biens industriels, et que les États doivent avoir la capacité de déterminer leur niveau d’autonomie alimentaire sans risque de représailles. Depuis plusieurs années, UPA Développement international (UPA DI) contribue activement au rayonnement et à la mission de la Coalition.

À l’occasion du 5e Forum mondial de l’économie sociale et solidaire qui s’est tenu à Dakar en mai 2023, UPA DI a contribué à ce que la Coalition organise un panel avec des représentants du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) et du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA).

Ces deux organisations, qui sont des partenaires de longue date d’UPA DI, ont profité de cette occasion pour partager les enjeux les liant à ce que défend la Coalition. Le ROPPA a également utilisé cette tribune pour annoncer la création de la Coalition Nourrir l'humanité durablement d'Afrique de l'Ouest.

Les branches québécoise et ouest-africaine du mouvement seront amenées à poursuivre leur démarche de mobilisation respective selon leurs propres réalités, tout en collaborant sur des objectifs communs, dont celui d’un cadre juridique international permettant d’aborder la question alimentaire plus seulement sous l’angle économique, mais également sous les aspects sociaux et environnementaux.

Une analyse approfondie pour guider nos interventions

Une étude importante, réalisée dans le cadre du Projet de structuration des services économiques et environnementaux aux transformatrices agroalimentaires tunisiennes (PSSEETAT), est sans contredit l’analyse de vulnérabilité aux changements climatiques des six filières artisanales de transformation agroalimentaire prioritaires du projet.

Réalisée de manière participative, l’étude présente les acteurs et les différentes activités des filières, allant de la production à la commercialisation, ainsi que les projections climatiques de 2050. Cette analyse guide nos interventions en abordant les opportunités et les défis des filières figue de Barbarie, arboriculture (olive, abricot et grenade), culture maraîchère (tomate et piment), élevage (ovin, bovin, caprin), céréales (blé dur, blé tendre et orge) et produits aromatiques et médicinaux (PAM).

L’analyse a été présentée à Tunis le 7 mars dernier lors d’un atelier visant à identifier des solutions aux enjeux répertoriés. Le travail de groupe et les interventions de spécialistes ont permis de recueillir des recommandations et des pistes de solution adaptées à différents niveaux d’intervention (local, régional et national). Considérant le contexte de changements climatiques, l’action collective est indispensable!

Les personnes participantes représentaient des organisations du milieu agricole, de l’environnement et des changements climatiques, dont le ministère de l’Environnement (ME), l’Institut national agronomique de Tunis (INAT), l’Office des céréales (OC), l’Institut national de la recherche en génie rural, eaux et forêts (INRGREF), la FAO, le PAM, le Centre de biotechnologie de Borj Cédria (CBBC), l’Institut national de la météorologie (INM), l’Institut national de commerce (INC), le Centre technique d’agriculture biologique (CTAB), le Groupement interprofessionnel de légumes (GIL) et diverses instances du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche (MARHP).

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Nos partenaires
Martin Caron
Président du conseil d’administration

Un journaliste et écrivain célèbre a déjà dit : « S’engager, c’est d’abord tenter de s’adresser aux autres ». Et je peux en témoigner! Au début des années 1980, un collègue m’a invité à une rencontre du groupe Les futurs professionnels de l’agriculture. C’est à ce moment que j’ai véritablement compris à quel point ma situation était, à plusieurs égards, similaire à celle des autres.

Ce réflexe d’ouverture s’est poursuivi dans le temps. Et j’ai constaté, à chacune de mes implications, qu’améliorer les choses et revendiquer des changements suppose d’abord et avant tout d’en parler. C’est de cette façon qu’il est possible de reconnaître ce qui rassemble les gens, leurs enjeux partagés et les solutions possibles.

Le 100e anniversaire de l’Union des producteurs agricoles (UPA), en 2024, est une occasion de saluer cette grande mise en commun. Le 30e anniversaire d’UPA Développement international (UPA DI), en 2023, l’était tout autant. Dans un cas comme dans l’autre, la réunion d’individus animés par une volonté inébranlable d’ouverture et de changement a mené à de grandes réalisations, au Québec et ailleurs dans le monde.

Cet engagement est d’une valeur inestimable non seulement pour le milieu agricole québécois, mais pour chaque communauté touchée de près ou de loin par l’expertise, la volonté et le savoir-faire d’UPA DI. C’est donc avec une grande fierté que j’en assume la présidence depuis cette année et que je vous invite à prendre connaissance de ce rapport d’activités.

Un grand merci à toutes les personnes élues et permanentes qui voient, dans leur engagement, une véritable force de changement!

Hugo Beauregard-Langelier
Secrétaire général

Que l’on vive sur une terre sableuse, argileuse ou enneigée, il y a des humains qui font le choix solitaire de poser des actes solidaires. Cet engagement a porté l’action d’UPA Développement international (UPA DI) depuis sa création en 1993 jusqu’à aujourd’hui. Initié par des agricultrices et des agriculteurs cultivant les terres du Québec puis enrichi par leurs sœurs et leurs frères cultivant des terres allant de l’Afrique, aux Caraïbes, à l’Amérique latine et jusqu’en Asie, l’engagement de ces personnes envers la solidarité internationale et l’agriculture familiale a permis à UPA DI de grandir. Bien que le passé d’UPA DI soit rempli d’histoires à succès, le futur contexte mondial dans lequel nous interviendrons laisse présager de nombreuses instabilités.

Si l’agriculture a été le fondement de nos civilisations, le constat de leur évolution est inquiétant. Jusqu’en 2019, les niveaux de vie, de santé et d’éducation pour l’ensemble de la planète ont connu une croissance constante. Mais à partir de 2020, les indicateurs ont commencé à diminuer pour la première fois en près de 30 ans. Il est hasardeux de juger l’Histoire lorsqu’elle est vécue, mais la multiplication des crises planétaires, l’accroissement des inégalités, l’effritement des libertés civiles et le déploiement de l’intelligence artificielle sont des ingrédients annonciateurs de grands bouleversements.

Dans cette incertitude mondialisée, là où la terre devra continuer à produire pour nourrir quotidiennement chaque humain, l’engagement de celles et ceux qui la cultivent et qui veulent en vivre dignement sera essentiel. Bien qu’elles soient soumises à de fortes pressions, les entreprises agricoles et agroalimentaires familiales demeurent le modèle dominant contribuant à la fois à la vitalité des milieux ruraux et à l’approvisionnement alimentaire des villes. Qu’elles soient d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou du Québec, les familles agricoles du monde ont démontré leur capacité à se mobiliser et à s’engager pour des systèmes alimentaires plus durables. C’est dans cet engagement qu’UPA DI enracine sa raison d’être.

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